Qu’est-ce que nous acceptons de ne pas voir, de ne pas dénoncer pour pouvoir mener nos affaires au mieux ? Quelle est la nature de ces compromis honteux que nous ne cessons de passer avec notre époque ? Pouvons-nous prétendre réellement combattre et subvertir un système de l’intérieur ?

Samuel Gallet écrit à partir du roman de Klaus Mann, Mephisto. En travaillant ce récit, il appréhende le terreau sur lequel naissent les catastrophes. Cherchant à le faire résonner avec notre époque, il y adjoint des propos sur les périls de l’indifférence et de la résignation molle, fait entendre les grands textes qui fondent notre culture occidentale (Hamlet, La Cerisaie) sur lesquels se structure le roman. C’est questionner la nécessité et la vanité de ce que nous faisons, l’engagement et le sentiment d’impuissance face au bulldozer de l’Histoire qui arrive, c’est venir interpeller les forces mêmes qui nous fondent, nos fragiles mais nécessaires résistances à ce qui nous détruit.

Ce récit nous plonge au cœur de la question des liens qu’entretiennent l’art et le pouvoir, le théâtre et l’État, la politique et les artistes, et plus largement, nos propres existences avec le compromis.